Il a du bobo Léon
Il s’était fait mal dans la rue, mais on l’a soigné autre part ... (1)
Article en réponse à Jean Daniel qui sur « Info-Champsaur » interrogeait ce journal "Qui nous ferait un reportage (sur champ libre ?) sur une équipe d’infirmiers de l’hôpital de Gap ? De l’info locale partagée localement ? Ce serait chouette..."
Mon expérience et mes interrogations
Depuis la mi-juin, accident oblige, je fréquente à Gap le milieu hospitalier au quotidien.Surprise ! j’ai découvert un monde très organisé plein d’attention et de sollicitude vis à vis du patient que je suis devenu, Qu’ils (elles) en soient ici remercié(e)s : les agents de service jusqu’aux infirmières en passant par les aides soignantes, les brancardiers, kinés et autres secrétaires ; sans oublier les pompiers qui m’ont ramassé sur la route (putain-con, ils devraient changer les amortisseurs du fourgon ! et le conseil départemental entretenir les routes, même quand le tour de France cycliste n’y passe pas !) Ouille, ouille, ouille mon épaule et mon dos !!!!
Mon constat personnel est terrible pour le rebelle insoumis que je suis : c’est l’omerta vis à vis des patients ; ce personnel assure, assume sa surcharge de travail le sourire aux lèvres, la gentillesse rivée au cœur sans une ombre de révolte apparente à un tel point que je m’interroge sur le formatage de l’ensemble du personnel.
Ma proximité intime quotidienne du personnel m’a permis des tentatives : salaires au lance-pierres (moi je vous filerai 2000 €/mois), manque de moyens (c’est le royaume de la débrouille ici) et temps de travaux (vous arrivez à gérer les enfants, le mari, etc.). Rien n’y a fait, comme si tous toutes étaient satisfait(e)s de son sort.
Avec le retour de la COVID, je pensais rencontrer quelques esprits critiques. Et bien non : l’ensemble des personnels œuvrant autour de moi à ma guérison, me sert le même discours officiel édulcoré : gestes barrière, confinement, etc. Mon sentiment de formatage ne fait que s’amplifier.
Formatage ?
Car il s’agit bien là d’une mise en forme de notre santé publique : des tuyauteries bien huilées où semblent s’être engouffrés les intérêts pharmaco-médicaux privés, avides de récupérer le Trésor que représente la Sécu. De là à penser que tous les personnels sont peu à peu passés sous les fourches caudines de ces chercheurs de dividendes, tout en conservant leur libre arbitre (d’ailleurs certains manifestent) .... De visu, j’en suis maintenant persuadé.
Et je vous parle pas du trafic, pas que routier, des Véhicules Sanitaires Légers et des ambulances. Un marché qui fleure bon les arômes des bénéfices !
Vous aurez noté que je n’ai pas parlé des toubibs et autres spécialistes (ergothérapeutes, sophrologue etc). C’est comme chez les mécanos : t’en a des bons et des mauvais. Certains sont très formatés et ouvreurs de parapluies, sans barguigner sur les coûts pour la sécurité sociale. Ils disposent d’outils bien huilés comme l’échelle de la douleur de 0 à 10 ! 2 - 3 : c’est deux dolipranes ; autour de 5 : deux dafalgans codéinés. Pour la morphine, c’est autour de 9.
A l’hôpital de Gap, pas un ne se soucie si tu passes tes nuits dans un fauteuil perclus de douleurs, sans capacités de récupération donc. Je me suis interrogé : sont-ils sourds ? Hippocrate que font-ils de leur serment : soulager toujours guérir peut-être ?
Pour dormir justement (il te suffit de réclamer) ils ont un arsenal de drogues aussi ! Sanofi par ci, big pharma par là pour assommer un cheval ou d’une neutralité à faire pâlir d’envie la Suisse.
Sans oublier l’infirmier de nuit compatissant qui teste (à son insu, de son plein gré ?) les somnifères ... à effet immédiat ou retardant à deux ou quatre heures. Le reporter en herbe que je suis n’a pas eu suffisamment de moyens d’investigation pour attester que les populations, notamment celles d’un certain âge, puissent servir de cobayes !
Je vous passe l’inutile voyage à la Timone (2 à 3000 € la journée, merci la Sécu !) ; le chirurgien déçu de ne pas devoir vous opérer ; le coup de la cervicale fracturée constaté trois mois après, fort heureusement sans déplacement ; sans oublier le neurologue qui ne vient à l’hôpital de Gap que les vendredis pour faire sa moisson de K, pardon de cas ; (fonction externalisée, on ne m’a pas dit ce qui se passait en cas d’urgence neurologique) qui perd ses moyens loin de ses machines et pousse des cris d’orfraie dès qu’il s’agit de soutenir un patient qui part dans les paumes.... sans oser le toucher !
En attendant son passage, tu patientes dans l’un des services ... combien coûte la journée d’hospit ?
Soulager toujours
En revanche, je salue ici tous les bons médecins et spécialistes qui ne prennent pas le patient pour un numéro, qui écoutent et entendent, qui n’ont pas que les K dans les yeux, mais se penchent avec tout leur savoir et leur sollicitude sur ton cas.
Ma liste est longue : un grand merci aux Sonia, Lucie, Sylvie, Magali et Hélène .... tiens que des femmes !
Auraient-elles une meilleure écoute ? Ou bien sont-elles bien les meilleures pour nous faire prendre notre place dans le trafic ? Serais-je redevenu un enfant qui a besoin d’être materné ?
Certain(e)s prendront cet article pour de la provoc. Tant mieux, s’ils (elles) prennent leur stylo et leur courage pour participer, sur ce journal, au débat ouvert par la question de Jean Daniel et mon témoignage.