Rencontre avec François Allosia
L’agneau Soleil
Il y a deux ans, j’ai eu la chance de rencontrer monsieur François Allosia, éleveur ovin à Saint Bonnet et président de la coopérative ovine Agneaux Soleil.
Après une visite de sa bergerie, nous avons échangé au chaud pour découvrir cette coopérative forte d’un peu plus de 600 éleveurs pour un cheptel avoisinant les 220 000 têtes.
Comment le président de la coopérative voit-il l’avenir de la coopérative à 10 ou 20 ans ?
La qualité !Forts de la nouvelle tendance où l’acte d’achat devient un acte citoyen, faire adhérer le plus d’éleveurs possibles aux signes officiels de qualité (OIQ), par la poursuite du chemin déjà tracé. En effet, la coopérative en possède déjà trois :
IGP- label rouge « Agneaux de Sisteron »
le label rouge « l Agneaux de l’Adret »
le label AB pour la filière agrobiologique.
Ces trois signes de qualité représentent environ 50% de la collecte d’agneaux, l’autre moitié est commercialisée sous la marque commerciale « Agneau Soleil ».
L’abattage, la transformation (découpe), et la commercialisation sont assurés par les partenaires d’aval Alpes Provence Agneaux, mais aussi par la SA Dufour et la société Ovimpex (n.d.r). Entreprises dont la coopérative a acheté des parts et, conséquemment, siège aux conseils d’administration (une voix).
La carcasse d’agneau est donc achetée aux éleveurs à en moyenne 6 euros le kilo. ; le prix est établi selon la grille EUROP qui permet d’évaluer la conformation des carcasses
E = développement musculaire exceptionnel
P développement musculaire réduit
ainsi que l’état d’engraissement, sur une échelle de 1 à 5 :
1 = très faible état d’engraissement
5 = très fort état d’engraissement
Les agneaux de Sisteron de la coopérative sont classés, en moyenne, en R3 et O3.
Le revenu moyen par carcasse (16 kg x 6 euros) se situe à environ 100 euros, auquel peuvent s’ajouter le revenu de la vente de co-produits que sont la laine et les brebis de réforme. Ce prix de carcasse couvre tout juste les frais de production, sachant que ces derniers varient d’un éleveur à l’autre en fonction de la taille du troupeau, de la situation géographique de l’exploitation et du niveau de technicité des éleveurs.
C’est pourquoi, certains d’entre eux ont trouvé d’autres sources de revenus
gîtes ruraux
Salariés de stations de ski (pisteurs, moniteurs)
Travail du conjoint
Aussi l’Indemnité Compensatoire pour Handicap Naturel (ICHN) est la bienvenue et compense jusqu’à 50% du revenu. La majorité de la zone IGP n’est pas concernée par le reclassement actuel des zones défavorisées où doit se situer l’exploitation pour prétendre à l’ ICHN.
En conclusion de cet entretien, François Allosia pose un regard assez optimiste sur l’avenir. Passionné par son métier et l’amour incommensurable de ses animaux, il refuse d’être le garant de l’entretien des paysages. Pour lui il s’agira d’accoler la réputation du territoire haut-alpin à une production alpine traditionnelle de qualité.